mardi 29 mars 2016

A ce stade de la nuit

A ce stade de la nuit, l'auteure écoute la radio lorsque surgit un nom : Lampedusa. Nom effrayant qui évoque une tragédie humaine avec l'arrivée sur cette île de nombreux migrants qui fuient leur pays, la guerre, l'horreur.
Pourtant en laissant vagabonder notre esprit, et après maintes réflexions, défile devant nos yeux, un film magnifique : Le guépard de Luciano Visconti ! Nous assistons alors à la lente agonie du temps, car le Guépard est le naufrage d'une époque, la fin d'une aristocratie décrépie, ruinée, malgré les ors, le cristal des lustres, et l'argenterie étincelante, dans une  Sicile révolue.  La rencontre entre Don Fabrizio qui porte somptueusement  sa noblesse et Don Calogero paysan  à l'allure empruntée mais  présentement  plus riche que lui , transcrit fort bien la fin de ce monde. Mais incontestablement, la plus belle scène demeure celle du bal où nous découvrons l'ascension sociale d'Angélica, splendide Claudia Cardinale, interprétant le fille de Don Calogero fiancée au neveu du Prince.  Lors d'un repas, son interminable rire de gorge semble  d'une durée excessive plus qu'incongrue dans cette société à la dérive, pétrifiée par sa fin proche. Toutefois, Burt Lancaster fut l'interprétation parfaite de ce beau Prince vieillissant, au sourire légendaire, au corps puissant, aux yeux limpides. Comme il nous fit rêver....!
La pensée de l'auteure vagabonde vers d'autres îles, d'autres paysages, nous entraînant dans des réflexions sur les drames actuels.
Le livre comporte peu de pages,  mais il dégage une telle poésie que je viens de le lire une seconde fois.

1 commentaire:

  1. Ma première lecture de Maylis de Kérangal.
    J'ai tout de suite eu envie de savoir qui se cache derrière ce beau patronyme de roman ; une jolie française de 48 ans...
    Elle est dans sa cuisine la nuit du 3 octobre 2013 quand elle entend à la radio que 300 personnes se sont noyées lors d'un naufrage au large de l'ile de Lampédusa.
    Des souvenirs personnels de films, de lectures, de voyages, d'iles visitées se télescopent alors dans la tête de l'auteure à grande vitesse. Ca se lit d'une traite et nous laisse pantelant !
    Dense et profond. A relire tranquillement encore et encore.
    Chantal

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